Le “Buen Vivir” : bien vivre ensemble avec le plurivers du monde
Cet article s’inspire majoritairement de l’intervention de Jordie Blanc Ansari, docteure en anthropologie, le 4 avril 2023 aux Cabanes urbaines à La Rochelle : “Agora et transition(s), Littérature décoloniale sud-américaine”. Il ne s’agit néanmoins pas d’un résumé de l’intervention : je sélectionne et commente certains points par rapport à mon sujet de thèse et à mes lectures.
Qu’est-ce que le Buen Vivir ?
Premiers éléments de définition
Le concept de Buen Vivir ou Vivir Bien serait d’origine autochtone et surtout utilisé en Amérique latine (principalement en Équateur et en Bolivie). Il signifie quelque chose de l’ordre de : “vivre ensemble, en harmonie entre humains et non-humains, selon les principes d’interconnexions et d’interdépendances entre les êtres”.
“Bien vivre bien avec le plurivers du monde”
– Blanc Ansari, 2023
Assez vaste, ce concept regroupe plusieurs idées en une, telles que : le vivre ensemble, la démocratie élargie, le respect envers tous les vivants, la transmission d’un rapport au monde, la protection de l’environnement, l’appréhension du monde intangible… Il s’agit donc d’une notion complexe, traduisant une vision du monde spécifique et dont chaque acteur s’empare différemment. Il en existe ainsi plusieurs acceptations possibles, en fonction des accents mis sur ses divers aspects.
Études décoloniales
Le concept de Buen Vivir s’inscrit dans le courant latino-américain des “études décoloniales”, ayant émergé à la fin du siècle dernier. Leur objectif est de penser le monde à travers un autre point de vue que ceux européen et/ou humain. Les études décoloniales se sont donc “forgées par” opposition avec le modèle occidental moderne et critiquent l’eurocentrisme, l’impérialisme et le principe de colonialité. Le Buen Vivir émerge de cette opposition et rend compte de cette volonté de rupture avec le monde capitaliste et son modèle extractiviste.
Point d’attention : il faut bien distinguer le courant des études décoloniales (latino américain, en lien avec le Buen Vivir) de celui des études postcoloniales (aux alentours de 1980–1990). Ce dernier est principalement de pensée anglophone, eurocentré, et concerne les héritages coloniaux britanniques en Inde, en Australie, en Afrique et au Moyen Orien des XIXe et XXe siècles.
Les auteurs utilisant cette notion sont d’ailleurs souvent aussi des acteurs politiques (et inversement). Ce concept est donc souvent mobilisé comme un pont entre les deux milieux : on observe ainsi des politiques qui s’emparent des écrits académiques et des universitaires qui font campagne. À titre d’exemple, l’ancien président équatorien Rafael Correa exprimait vouloir s’appuyer sur le Buen Vivir pour la construction d’un “État interculturel, plurinational” (source). À l’inverse, Alberto Acosta, l’un des premiers théoriciens du Buen Vivir a notamment été candidat à la présidence de la république pour l’Unité plurinationale des gauches en 2013 en Équateur.
Plusieurs traductions
Le concept a été traduit dans chaque pays l’utilisant depuis les langues indigènes locales, avant d’être ensuite repassé en espagnol (Acosta, 2014). Ce processus explique qu’on ne retrouve pas toujours la même appellation pour ce “principe du Bien Vivre” :
- En Bolivie, on parle de Vivir Bien (traduit de suma qamaña en Aymara)
- En Équateur, on parle de Buen Vivir (traduit de sumak kawsay en Kichwa)
“Le paradigme de Suma Qama Qamaña, (…) signifie savoir vivre bien dans le monde des hommes et savoir vivre bien avec le pluralisme du monde. Quel est ce pluralisme du monde ? Le monde animal, le monde végétal, le monde de la terre, le monde des huacas (esprits) et le monde des hommes qui vivent ensemble. Il s’agit donc de savoir vivre avec ce plurivers du monde.”
– Blanc Ansari, 2023 p. 151–152 (entretien du sociologue Simon Yampara, 15 août 2017, traduit par l’autrice).
Toutefois, les préfixes de ces termes autochtones (sumak et suma) viendraient étymologiquement du latin. Alors que le concept de Buen Vivir s’oppose à la culture occidentale, son appellation même viendrait donc d’un concept apporté par le colonialisme et les Jésuites puis intégré dans la langue autochtone. Le terme utilisé pour contrer la culture des colonisateurs provient donc à l’origine des colonisateurs eux-mêmes !
Par ailleurs, les termes kawsay ou qamaña recouvrent quatre dimensions particulières pouvant être comprises par nos concepts européens de : la vie, la culture, vivre et habiter. Néanmoins, la traduction “Vivre Bien” ne rend pas forcément compte de cette pluralité de dimensions.
Une nouvelle ontologie ?
Arturo Escobar (2018) parle lui aussi de la notion de Buen Vivir. Pour ce faire, il reprend l’acceptation du terme “ontologie” à Philippe Descola (2005) , en ce qu’il s’agit de “notre façon d’être au monde et de l’envisager”. Tout comme Descola et Acosta (2014), Escobar (2018) s’oppose à l’ontologie dualiste (“naturalisme”pour Descola) en considérant que tous les humains et les non-humains appartiennent à une dynamique sociale.
Pour lui, le Buen Vivir s’inscrit finalement dans la proposition d’une ontologie — d’une façon d’être au monde et de le penser — opposée à l’ontologie moderne dualiste en Occident.
Contre l’ontologie dualiste
Pour Escobar (2020), le problème en soi n’est pas le dualisme Nature-Culture classique occidental. Après tout, bien des sociétés se sont construites sur la base de conceptions duelles. Toutefois, les oppositions présentent dans ces sociétés étaient alors aussi des complémentarités, du moins dans la plupart des cas. De même, le principe d’organisation n’était souvent pas hiérarchique. Le problème de l’ontologie occidentale tient plutôt à “ce que deviennent ces coupures dans notre culture, en particulier aux hiérarchies qui s’établissent entre les deux termes du binôme, ainsi qu’aux conséquences sociales, écologiques et politiques de ces hiérarchies” (Escobar, 2020, paragraphe 23).
Note personnelle : ce phénomène est traduit par les études décoloniales par le néologisme “colonialité”.
La vision du Buen Vivir d’Escobar se construit donc également contre l’ontologie occidentale. Il définit d’ailleurs sa vision des 4 piliers de celle-ci :
- l’individualisme (contre les logiques de communauté et donc d’entraide)
- la croyance en la science (qui refuse la sphère spirituelle et désenchante le monde)
- la croyance en l’économie de marché (contre d’autres formes d’économie plus locales et communautaires)
- la croyance en la réalité (contre une vision pluriverselle et l’acceptation du monde intangible comme réel lui aussi)
Ces 4 piliers sont accompagnés d‘une volonté de développement universel (euro- et anthro-pocentré).
Escobar s’appuie beaucoup sur l’auteur Anibal Qujano qui propose lui aussi une description en 4 piliers du concept de “colonialité” ou “matrice coloniale” :
- l’exploitation de la force de travail
- la domination ethno-raciale
- le patriarcat
- l’imposition d’une orientation culturelle eurocentrée
Toutefois Escobar remarque un actuel “regain d’intérêt pour la part dévalorisée de ces binômes” en Occident (2020, paragraphe 26). Ce phénomène — ce “retour du refoulé” — pourrait être selon l’auteur un levier indispensable à un changement d’ontologie.
Une “ontologie relationnelle”
Contre l’ontologie dualiste occidentale, Escobar propose donc une “ontologie politique” ou “ontologie relationnelle”. Il s’agit d’être en interrelations avec les non-humains (vivants ou non) et de considérer que les relations prédominent (voire préexistent) aux substances. Ainsi, les mondes tangibles et intangibles sont intereliés avant d’exister en eux-mêmes.
“Une ontologie est relationnelle lorsque rien ne préexiste aux relations qui la constituent.”
– Escobar, 2020, paragraphe 38.
Dans les ontologies relationnelles, les mondes biophysiques, humains et surnaturels ne sont pas considérés comme des entités séparées, puisqu’il existe entre eux des liens de continuités.
– Escobar, 2018, p. 75
Néanmoins, l’ontologie dualiste occidentale attribue de la valeur aux substances. Par exemple, cela s’observe dans l’anthropocentrisme, où les humains sont considérés comme ayant une valeur « en eux-mêmes » et la nature comme ayant une valeur dans la mesure où elle contribue aux intérêts humains. Le biocentrisme correspond également à cette idée en ce que la nature et les êtres vivants qui la composent sont considérés comme ayant une valeur « en eux-mêmes », indépendamment des façons dont ils contribuent aux intérêts humains.
Pour une ontologie relationnelle, il faudrait accorder de la valeur aux relations : toutefois celles-ci “sont des phénomènes qualitatifs irréductibles d’échange sémiotiques, c’est-à dire des phénomènes qu’on ne peut pas réduire aux êtres (substantiels) qui conforment ces relations” (Cáceres Riquelme, 2019). Selon le même auteur, les valeurs d’une ontologie relationnelle se situeraient donc davantage dans :
- la réciprocité
- la redistribution
- la responsabilité
- la relation
Note personnelle : mettre la valeur dans relationalité plutôt que dans la substance peut être considéré comme un nouveau dualisme hiérarchisé Relation>Substance. Néanmoins, les auteurs de l’ontologie relationnelle cherchent à sortir d’une ontologie critiquée pour son dualisme (Culture>Nature). Escobar (2020) reprend alors les mots de Deleuze et Guattari (1987, p. 20–21), selon lesquels :
Nous sommes contraints d’employer des modèles dualistes pour sortir du dualisme. Il faut toujours apporter des correctifs aux dualismes que nous ne voulons pas construire mais par lesquels nous sommes obligés de passer. Ils sont l’indispensable ennemi, le décor qu’il faut constamment bousculer.
Buen Vivir et ontologie relationnelle
Pour Escobar, ce sont donc principalement des peuples “ethnico-territoriaux” qui possèdent ce type d’ontologie pour l’instant (même si on en retrouve aussi dans des mondes “modernes”). En effet, si l’on considère dans ce type d’ontologie que la réalité est radicalement relationnelle, alors la communalité et la relationalité propres aux ontologies relationnelles s’appliquent à tous les groupes d’humains. Ainsi, contre le projet globalisateur néolibéral qui prône la construction d’un “monde unique” — ou “un projet unimondiste” (Escobar, 2018, p. 94) — , les ontologies relationnelles affirment (et se battent pour) “la multiplicité de mondes” (p. 93).
“Dans cette situation complexe, les luttes pour les territoires deviennent des luttes pour la défense des nombreux autres mondes qui habitent la planète. Pour parler comme les zapatistes, il s’agit de se battre pour “un monde dans lequel tiendrait de nombreux mondes” : se battre pour la défense du plurivers.”
– Escobar, 2018, p. 95
Cest pourquoi, en observant la montée du Buen Vivir et les modes de vie associés en Équateur et Bolivie, Descola aurait lui aussi demandé : “et si l’inspiration [pour nos modes de vie de demain] venait du Sud ?”
Cas d’application
Nouvelle forme d’éducation
Pour changement de relation au monde et de façon de l’envisager, la plupart des auteurs s’accordent pour dire que la transmission des savoirs, et donc l’éducation, sont centrales (Gudynas, 2014 ; Escobar, 2018). Dans ces nouveaux projets (et réalisations) d’écoles, les langues indigènes ainsi que leurs récits sont enseignés, l’histoire est racontée en changeant de point de référence (ex : ne plus parler de la “Découverte” de l’Amérique latine), des activités basées sur l’entre-aides sont valorisées…
Jordie Blanc Ansari (2023) montre d’ailleurs que cette question de l’éducation est un des thèmes étant les plus ressortis spontanément chez ses interviewés et participants. Lors de son test d’association d’images au concept de Buen Vivir, la majorité des participants latino-américains ont ainsi associé l’image de la “famille” à ce concept, soutenant que l’importance des “valeurs” et de leur transmission intergénérationnelles.
Néanmoins, “les réformes éducatives restent très partiellement applicables. Les changements sur le terrain sont lents et les enseignants manquent de formation et de moyens financiers pour appliquer correctement ces nouvelles directives. […] La mise en pratique de cette éducation rencontre quelques obstacles. D’abord, parce que chacun apporte ses propres nuances de signification, ce qui entrave à sa concrétisation. Ensuite, le Vivir Bien est un projet qui s’inscrit sur un temps extrêmement long puisque l’idée est de changer de paradigme social et de mode de vie” (Blanc Ansari, 2023, p. 180–181).
Inscription dans le Droit
Le Buen Vivir n’est pas seulement une “philosophie autochtone” (Blanc Ansari, 2023), mais bien un modèle de développement, un nouveau paradigme, porté par des acteurs politiques et communautaires.
Il a ainsi être mobilisé pour la création de la nouvelle Constitution équatorienne en 2008 : la “Nouvelle Constitution Montecristi”. L’objectif ici était de décolonialiser l’État-nation pour aller vers un État “plurinational et pluriculturel”. En reconnaissant les droits individuels et collectifs, dont ceux de la nature, cette constitution fait date car c’est la première fois que les droits de la nature sont ainsi reconnus par un État. Ainsi, une rivière a gagné un procès contre des communautés humaines dans l’État de Loja (Équateur). De même, une réforme éducative est entamée par le biais de ce texte.
Un an plus tard, en 2009, c’est en Bolivie que le Vivir Bien est inscrit dans la Constitution de l’État Plurinational de Bolivie. En 2010, le gouvernement bolivien promulgue la loi pour le respect de la Terre-Mère qui transforme la nature en un véritable sujet de droit, comme dans la Constitution de l’Équateur. La forme des textes de loi est d’ailleurs parfois changée pour correspondre à celle des textes ou mythes fondateurs. Ainsi, la manière de raconter ressemble aux cosmovisions indigènes. Par exemple, le préambule de la Constitution bolivienne commence ainsi :
“En des temps immémoriaux, des montagnes se sont dressées, des rivières se sont déplacées, des lacs se sont formés. Notre Amazonie, notre Chaco, notre altiplano, nos plaines et nos vallées se sont couverts de verdure et de fleurs. Nous avons peuplé cette Terre mère sacrée de différents visages et, depuis lors, nous avons compris la pluralité actuelle de toutes les choses et notre diversité en tant qu’êtres et cultures. C’est ainsi que nous avons formé nos peuples, et nous n’avons jamais compris le racisme avant d’en souffrir depuis les temps désastreux de la colonie.”
– (Traduction personnelle)
Retour à l’Ayllu
Ayllu : système d’organisation sociale andine régit selon un principe de réciprocité et fondé sur un ancêtre commun
– Blanc Ansari, 2023, p. 405
Contre l’économie capitaliste, Escobar (2018) propose de revenir à la notion indigène d’Ayllu : “avoir un ancêtre commun ensemble”, et donc former une communauté à partir de ce principe. Il s’agit d’un ancien modèle de réciprocité et d’entre-aides, plus en phase avec les concepts de Buen Vivir et d’ontologie relationnelle.
De la même façon, Fernando Untoja (2018) appelle au “retour à l’Ayllu” et à son adaptation au milieu urbain : par exemple, en formant des communauté d’entre-aides au sein de quartiers (idée similaire à certains types d’éco-quartiers en Occident). Ce dernier thème est capital car un des grands reproches souvent fait au Buen Vivir est que celui-ci n’est pas adapté au milieu urbain pourtant majoritaire dans ces pays. En effet, ce concept est souvent appliqué au milieu rural (et les solutions qu’on lui associent spontannément le sont aussi). Cela joue aussi du peu de popularité de ce concept chez les populations urbaines.
Éléments de conclusion
Au-delà de l’éducation et de la sphère juridique, au final, ce concept est souvent plutôt utilisé comme :
- Une revandication sociale du répertoire indigène (entraînant parfois l’image folklorisante selon laquelle les indigènes seraient les gardiens de la nature).
- Une stratégie politique pour que ces peuples et pays se fassent entendre à l’échelle internationale. Ils essaient ainsi d’exporter leur concept, par exemple auprès de l’ONU.
Il est nécessaire de garder en tête qu’il s’agit d’un concept formalisé très récemment, qui a beaucoup été accaparé et promu à ses débuts. Les recherches de Jordie Blanc Ansari tentent de prendre du recul quand à ce concept et à ses utilisations mais cela est difficile à réaliser sur un temps aussi court.
Il existe des concepts similaires dans d’autres cultures comme en Nouvelle Zélande, en Nouvelle Calédonie ou chez les Bushmens en Afrique du Sud (Ubuntu). À l’inverse, cette notion semble difficile à appliquer, à prendre, en Occident. Peut-être est-ce parce que il nous manque des histoires/des mythes allant dans ce sens et partagés par tous, pour fonder cette identité commune ?
Références de l’article
Acosta, A. (2014). Le Buen Vivir. Pour imaginer d’autres mondes (Utopia (Les éditions)). https://www.decitre.fr/livres/le-buen-vivir-9782919160136.html
Blanc Ansani, J. (2023). Suma Qamaña, Saidha Enime : une anthropologie participative par l’image sur les perceptions de la nature et du Vivir Bien en Bolivie. [Phdthesis, Paris 3]. https://www.theses.fr/s172522
Cáceres Riquelme, R. (2019). Cultiver une amitié avec la nature : Ontologie, relation au monde et éducation à la permaculture. https://doi.org/10.13140/RG.2.2.12856.70403
Deleuze, G., & Guattari, F. (1987). Mille plateaux.
Descola, P. (2015). Par-delà nature et culture. Gallimard.
Escobar, A. (2020). Chapitre 3. Les fondements de notre culture : Rationalisme, dualisme ontologique et relationalité. In Autonomie et design : La réalisation de la communalité. EuroPhilosophie Éditions. http://books.openedition.org/europhilosophie/978
Escobar, A. (2018). Sentir-penser avec la Terre. L’écologie au-delà de l’Occident. Seuil. https://www.decitre.fr/livres/sentir-penser-avec-la-terre-9782021389852.html
Gudynas, E. (2014). Derechos de la naturaleza y políticas ambientales. La Paz, Bolivia: Plural Editores.
Untoja F. (2018). Retorno al ayllu una mirada aymara a la globalización (1. Auflage). Editorial Académica Española. Retrieved April 7 2023 from https://nbn-resolving.org/urn:nbn:de:101:1-2018080209454143399485.
Pour rappel, cet article s’inspire majoritairement de l’intervention de Jordie Blanc Ansari, docteure en anthropologie, le 4 avril 2023 aux Cabanes urbaines à La Rochelle : “Agora et transition(s), Littérature décoloniale sud-américaine”. Il ne s’agit néanmoins pas d’un résumé de l’intervention : je sélectionne et commente certains points par rapport à mon sujet de thèse et à mes lectures.